Depuis le début de l’invasion russe en février 2022, les États-Unis ont été l’un des principaux soutiens militaires de l’Ukraine. Cependant, la stratégie américaine a connu plusieurs inflexions, et une nouvelle volte-face vient d’être annoncée, provoquant à la fois espoirs et interrogations.
Un soutien longtemps conditionné
Washington avait initialement posé des limites strictes à la livraison de certaines armes lourdes à l’Ukraine, par crainte d’escalade directe avec Moscou. Les missiles à longue portée et certaines technologies avancées étaient ainsi exclues des premiers paquets d’aide militaire.
Un changement de cap progressif
Au fil des mois et face à l’intensification des combats, les États-Unis ont progressivement levé certaines restrictions. Les chars Abrams, les systèmes HIMARS et même des munitions à sous-munitions ont été fournis. Toutefois, cette évolution s’est faite avec prudence, chaque décision étant pesée en fonction du risque diplomatique et militaire.
La volte-face récente : autorisation d’utilisation sur le territoire russe
La dernière décision de l’administration américaine marque un tournant majeur : Kiev est désormais autorisée, dans certaines conditions, à utiliser des armes américaines contre des cibles situées sur le sol russe, notamment dans la région frontalière de Belgorod d’où sont lancées de nombreuses attaques contre l’Ukraine.
Ce changement de position, qui semblait impensable il y a quelques mois, est justifié par Washington par « le droit de l’Ukraine à se défendre efficacement contre les attaques provenant du territoire russe ». Cette décision est saluée par les autorités ukrainiennes qui réclamaient depuis longtemps cette flexibilité opérationnelle.
Une décision qui divise
Si certains alliés occidentaux soutiennent cette approche plus offensive, d’autres craignent une escalade incontrôlée du conflit. La Russie, de son côté, a dénoncé une « provocation » et a menacé de représailles « asymétriques ».
Une stratégie électorale ?
Certains analystes voient aussi dans cette décision une dimension politique intérieure. À l’approche des élections présidentielles américaines, Joe Biden pourrait chercher à montrer qu’il reste un leader déterminé face à la Russie, tout en répondant aux critiques des Républicains qui l’accusent parfois d’indécision.