Macron adresse une lettre aux Français
Le Monde Social 24/juin/2024 Emmanuel Macron intervient une nouvelle fois dans la campagne des élections législatives.
Emmanuel Macron intervient une nouvelle fois dans la campagne des élections législatives. Cette fois, le chef de l’Etat française a écrit une lettre aux Français publiée dans la presse quotidienne régionale, ce dimanche.
La missive commence par une longue justification (près d’un tiers du texte) de sa décision d’avoir enclenché une dissolution qui, reconnaît-il, « a été une surprise qui suscite de l’inquiétude, du rejet, parfois même une colère tournée contre moi ».
Emmanuel Macron le chef d’une famille politique qui s’exprime là. S’engageant pleinement dans la bataille, au point de prendre explicitement position contre les partis de l’opposition et pour son camp.
Ainsi, contre « l’extrême droite, autour du Rassemblement national », qui « prétend mieux répondre à l’immigration illégale et l’insécurité sans rien proposer concrètement », « divise la Nation », « ignore le changement climatique », charge Macron. Pas plus tendre avec le Nouveau front populaire (NFP), qu’il rebaptise « la France insoumise et ses alliés » pour mieux l’arrimer à Jean-Luc Mélenchon, « refuse la clarté sur la laïcité et l’antisémitisme », qui « est divisée sur la réponse à apporter au changement climatique », étrille-t-il.
il fait campagne pour « les candidats d’Ensemble pour la République » : « Cette troisième voie est la meilleure pour notre pays », plaide-t-il, ajoutant : « N’ayez pas peur, ne vous résignez pas. Votez. Choisissez le respect, l’ambition et la justice pour notre Nation. » L’hôte de l’Elysée loue le bilan des sept dernières années, assure avoir entendu les critiques. Il estime que « la manière de gouverner doit changer profondément », alors que sa présidence est jugée trop verticale ; il assure avoir entendu la « demande forte de justice sociale ». « Une esquisse du nouveau Macron post-8 juillet », assure un proche. Mais il ne propose rien de neuf. Il n’y a aucune annonce dans cette lettre selon les presses françaises
Emmanuel Macron avait semblé se plier à cette demande. « Je ne ferai pas campagne aux législatives », avait-il assuré lors de sa conférence de presse du 12 juin. Pour reprendre la parole… les jours suivants. « Il ne peut pas s’en empêcher ! » enrage un artisan de la campagne. Et ce d’autant moins que depuis plusieurs jours, les hauts gradés de son camp prennent publiquement leurs distances avec lui, donnant le sentiment que l’après-Macron a commencé.
Dans sa lettre, un message leur est d’ailleurs réservé. « Je fais confiance aux responsables de la majorité et au Premier ministre pour rester unis », écrit-il, alors que les uns et les autres commencent à régler leurs comptes sans même attendre le premier tour. A noter que Gabriel Attal, François Bayrou, Edouard Philippe, Richard Ferrand, ont eu connaissance du texte en amont, dimanche après-midi, selon un proche de Macron, et lui ont fait leurs retours.
« Vous pouvez me faire confiance pour agir jusqu’en mai 2027, comme votre président », achève Emmanuel Macron. Une réponse à ceux qui estiment qu’il n’aura d’autre solution que de démissionner en cas de blocage du pays, en particulier Marine Le Pen, qui a une nouvelle fois tapé sur ce clou ce week-end. Gageons que ces mots s’adressent aussi aux siens.